Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
38             NOTICE SUR CHARLES Dfi BOURBON.
   Vers les premiers jours de mars 1482, Louis XI, ayant à
se plaindre de Philibert duc de Savoie, devait se rendre à
Lyon, mais il s'arrêta à Beaujeu où Comines vint lui rendre
compte de l'expédition qu'il avait faite à Turin. Il y avait
surpris Philibert et l'avait fait conduire à Grenoble d'où il
fut amené à Lyon. Quand tout eut été réglé entre les deux
princes, Louis partit pour Plessis-les-Tours, mais le duc resta
à Lyon où il mourut le 22 avril des suites des excès qu'il
avait faits, à la chasse, aux tournois et aux courses de ba-
gues. Ses entrailles furent inhumées en l'église des Célestins
de Lyon, et son corps fut porté à Hautecombe.
   François de Paule, qui se rendait auprès de Louis XI, passa
par Lyon vers ce même temps. « Il y fut fort honoré, dit
Rubys, et ne l'appeloit-on point autrement que le Saint-
homme, et s'eslimoienl bien-heureux, hommes, femmes et
petits enfants qui pouvoienl toucher ses habits ou quelque
chose du sien (1). »
    En septembre suivant, Charles perdit celui de ses frères
qu'il chérissait le plus, Louis, évêque de Liège, qui fut as-
sassiné par Guillaume de la Marck. Waller Scott, en décri-
vant celle horrible scène dans son Quentin Durward, a di-
gnement parlé de l'infortuné prélat : « Louis de Bourbon,
dit-il, était réellement un prince bon et généreux ; sa vie
 n'avait peut-être pas toujours été renfermée dans les limites
 sévères du caractère sacerdotal, mais il ne s'était jamais écarté
 du caractère de franchise et d'honneur qui distingue la maison
 de Bourbon (2) »
  (1) Hist. de Lyon, p. 344. — Rubys s'est trompé en plaçant à 1472, le
passage à Lyon du saint ermite. Comines et plusieurs autres historiens lui
donnent un démenti. Suivant Godescard, il serait arrivé à Tours le 24 avril
1482.
  (2) Ch. 18 et 22. Voyez aussi Jean de Troyes, Comines, etc. — On peut,
ce nous semble, appliquer à notre archevêque le jugement que Walter Scotl
a porté de l'évêque de Liège.