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               ACADÉMIE DE LYON.




           SÉANCE P U B L I Q U E DU 21 JUIN 1853.



   On devait proclamer, ce jour-là, les noms des vainqueurs
dans les concours ouverts pour l'éloge de deux de nos plus illus-
tres compatriotes : le maréchal Suchet duc d'Albuféra et l'im-
mortel et modeste Jacquard. Un tel programme était bien de
nature à exciter le plus vif intérêt. Aux premiers rangs de l'au-
ditoire, nous nous attendions à trouver les principaux repré-
sentants de l'armée, du commerce et de l'industrie. Eh.bien ! ces
places réservées, ces places d'honneur sont restées inoccupées.
L'autorité elle-même n'a pris aucune part à cette solennité.
L'assemblée toutefois a été aussi nombreuse que le permettait
l'étroite enceinte où se confine notre aréopage littéraire. Et, à
cette occasion, nous nous permettrons de lui demander pour-
quoi il ne tient pas ses séances publiques dans un plus vaste lo-
cal, et pourquoi, au lieu d'y convier par lettres particulières un
public qui ne s'y rend pas toujours, il n'appelle pas à lui la
foule par la voie la plus large de la publicité, par les journaux
et les affiches. Elle eût été plus grande et plus belle encore,
cette séance du 21 juin. Elle aurait eu son influence et son
enseignement. Quelle heureuse et salutaire impression n'en eût
pas remporté un populaire auditoire !
   M. Menoux, président de la compagnie, a ouvert la séance.
Après avoir prononcé une allocution dans laquelle il a fait con-
naître le programme avec cette grâce de langage qui lui est pro-
pre, il a donné la parole à MM. les rapporteurs des concours.
   M. de Polinière, chargé du rapport sur les éloges du maré-
chal Suchet, tout en énumérant fort minutieusement les qualités