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472 SOUVENIRS DES ALPES. de la petite route de Grenoble à Briançon étant démontrée, il ne reste plus qu'à savoir si les légions romaines s'en ser- vaient. On ne saurait en douter, si l'on fait attention que le rédacteur de la Table dePeutinger n'y a absolument mis que des routes militaires. » Nous allons continuer à exposer les différents événements dont ces contrées furent le théâtre pendant le moyen âge et dans les temps modernes. Lorsque l'Empire romain , affaibli depuis longtemps par les fréquentes irruptions des peuples barbares , fut envahi de tous côtés par les ennemis de la Ville éternelle , ces peuples, venus des extrémités de l'Europe pour renverser cet empire qui leur avait inspiré tant de terreur , se jetlèrent impuné- ment sur les Gaules et chassèrent devant eux les légions romaines que ne protégeait plus le prestige , naguère si im- posant, des aigles du Capitole. L'antique Allobrogie ne fut pas épargnée dans cette immense invasion , et les Vandales , les Goths , les Alains , les Bourguignons, les Lombards vin- rent tour-à -tour ravager ces contrées , qu'ils abandonnaient à l'approche d'un ennemi victorieux. Les Sarrasins seuls y firent un plus long séjour et y laissèrent des traces plus nom- breuses de leur occupation. M. Fauché-Prunelle , dans son Mémoire sur les invasions des Sarrasins dans le Dauphiné et les Alpes , traite particu- lièrement de leur domination dans cette partie des Alpes qui nous occupe , et nous avons puisé dans cet ouvrage d'utiles renseignements. Les" Sarrasins avaient établi un poste au Freney près du Monl-de-Lans, où ils percevaient le droit de péage qui était leur principal revenu dans les Alpes ; non contents des défilés et des escarpements naturels qui proté- geaient celte importante position , ils l'avaient encore forti- fiée par de nombreux travaux et avaient construit un véritable fort très-facile à défendre avec un petit nombre d'hommes.