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                     SOUVENIRS DES ALPES.                    46!

 passé des raines d argent, jadis très-prodoetives, et des mines
de plomb très-abondantes. Vers l'autre extrémité de la
plaine, à six kilomètres sud du Bourg-d'Oysans, on distingue
dans les forêts de mélèzes qui couvrent la montagne de
Villard-Eymond quelques cabanes qui servent à l'exploita-
 tion d'une mine d'or située près du hameau de la Gardelte.
    Pour aller du Bourg-d'Oysans à Briançon, on passe la Rive
 sur une arche en pierre et l'on traverse plus loin la Roman-
che sur un pont. Delà on tourne à droite et on suit la route
tracée avec beaucoup d'art entre cette rivière et les monta-
gnes qui sont à gauche. Après avoir marché pendant une
heure environ, on atteint l'extrémité de la plaine où l'on
trouve le pont de Sainte-Guillerme jeté sur la Romanche.
Mors on quitte cette vallée si riche en cultures et dont l'as-
pect est si riant pour pénétrer dans un étroit défilé et gravir
par une pente rapide le côté est d'une haute montagne. La
route, devenue plus âpre à mesure qu'elle s'élève , place le
voyageur entre des rocs inaccessibles et un précipice af-
freux , au fond duquel la Romanche roule avec fracas ses
eaux noirâtres. De fréquents ravins forcent la route à se re-
plier dans leurs anfractuosités et lui imposent de brusques
contours. En plusieurs endroits on passe sous des tunnels, qui
ont été pratiqués dans le rocher et qui Servent souvent
 d'asile aux voyageurs , quand, à la fin d'une chaude journée
 d'été, des nuages se forment sur les crêtes sourcilleuses de ces
montagnes, et alors les ruisseaux que l'orage a transformés
 en torrents, viennent gronder sur la tête du voyageur qui
peut assister impunément aux terribles effets de ces violentes
tempêtes.
    A chaque pas, un spectacle nouveau vient s'offrir au re-
gard de l'observateur étonné ; à chaque détour, un tableau
réellement féerique se déroule devant lui. Ici la route tra-
verse en serpentant des terres bien cultivées, des champs or-