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     »          LETTRE DE M. AUGUSTE BERNARD.                   423
bien être nouveau en 1158, quoique ayant conservé le nom delà
chapelle de Saint-Trivier, autour de laquelle s'était probablement
élevé un hameau qui servit de noyau au bourg.
   Reste l'objection tirée de la situation respective des deux sta-
tions de Montbertlioud et de Saint-Trivier. Elle parait beaucoup
plus grave qu'elle ne l'est réellement pour des gens habitués à
écrire, comme vous et moi. Je l'explique tout simplement par une
transposition qu'a faite le légendaire en mettant ses notes en or-
dre pour rédiger son travail, au retour de sa pérégrination, car
il me paraît évident qu'il était du voyage. Il se trompe bien plus
lourdement lorsqu'il place Montberthoud sur les bords de la
Saône, qui en est éloignée de près de deux lieues. II est vrai que
ce décanat s'étendait jusque là, puisqu'il comprenait Montmerle,
Riottiers, etc. Ces erreurs étaient fréquentes à cette époque où on
manquait de cartes géographiques.
    Vous remarquerez, au reste, que les reliques de saint Taurin
s'arrêtent de préférence dans les localités qui ont un monastère,
et particulièrement un monastère dépendant de Cluny. Or il n'y
avait point de monastère à Trévoux, et il y en avait un à Saint-
Trivier.
   Après tout ce que je viens de dire, je ne pense pas qu'il reste
aucun doute dans votre esprit au sujet de l'identité du Triverius
de la légende et du Saint-Trivier d'aujourd'hui.
   Avant de terminer, je crois devoir vous expliquer un passage
de cette même légende, auquel j'ai déjà fait allusion, mais qui
mérite une note-particulière. Le légendaire rapporte que lorsque
les reliques de saint Taurin arrivèrent à Lyon, elles furent reçues
par les habitants de cette ville comme un soulagement à leurs
malheurs. Voici ce qui était arrivé. Je traduis textuellement la lé-
gende.
    « L'archevêque de la ville susdite, et Gérard, comte de Maçon,
« voulant détruire un château appelé Iseron (lequel est comme un
 « clou fiché dans les yeux de la cité de Lyon), l'avaient, dans
 « une expédition faite imprudemment fincauie) et confiants dans
 « la valeur de leurs bras, attaqué violemment avec le fer et la
 « flamme ; mais tandis qu'ils travaillaient de toutes leurs forces