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V • 214 DE LA FOLIE. parties de son œuvre. Esquirol, dit-il, est le premier qui en ait bien parlé ; il l'a distinguée de l'illusion des sens , lui a attribué un caractère purement cérébral, et l'a signalée comme un des éléments de la plupart des folies, bien qu'elle soit en même temps, à ses yeux, une maladie déterminée, distincte, une folie propre. L'hallucination, selon lui, a beau- coup de rapport avec le rêve. « L'halluciné, dit-il, rêve tout « éveillé. » « De même, ajoute M. Flourens, que Voltaire « avait déjà dit d'une manière plus générale et très spiri- « tuelte : le rêve est une folie passagère. » Celte analogie est un trait de lumière; car elle a le mérite de prouver que l'hallucination, que la folie enfin, est un état cérébral. Cela aurait dû éclairer Esquirol sur le siège de la folie ; cependant cette découverte précise ne lui était pas réservée. Mais, est-il bien vrai néanmoins, que l'hallucination n'ait que ce caractère et ne soit jamais qu'une maladie prédisposant à la folie, quand elle n'est pas celte folie même? L'halluci- nation ne relève—t-elle, en un mot, que de la physiologie ? et tout ce qu'on appelle improprement hallucination est-il régi par cette seule loi ? Prenons garde de nous méprendre sur la signification de ce mot, trop souvent employé par la science médico-philoso- phique, pour faire descendre de leur milieu supérieur et ravaler coupablement certains actes, cependant très-normaux, de notre nature spirituelle. Il n'est pas rare d'entendre les imprudents docteurs de cette science, envelopper, par ce moyen, dans un ordre général d'actes maladifs, tous ceux qui ne leur paraissent pas accomplis dans toutes les conditions sensibles ordinaires, alors surtout qu'ils ont une tendance religieuse.Révélations, visions, extases, prophéties?Pour ces bonnes gens qui croient qu'on ne peut voir qu'avec ses yeux : hallucinations, que tout cela ! et, par conséquent aussi,