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132                DISCOURS DE M. EICHHOFF.

 au contact des arts parvenus à leur apogée sous la protection
 de pontifes, de rois et de princes éclairés qui favorisaient leur
 essor par une impulsion généreuse. Spectacle instructif, admi-
 rable, dont nous ne-pourrons détacher les yeux sans payer un
juste tribut d'éloges, quelque incomplet qu'il puisse être d'ail-
leurs à ce noble génie des arts qui rayonna sur l'Italie. Les
 grands artistes de cette époque , poètes et littérateurs eux-
 mêmes, étaient d'ailleurs unis aux grands auteurs par les liens
d'une sympathie si vive et d'une influence si directe, que les
noms des uns et des autres sont inséparables dans l'histoire.
Cimabué et Giotlo ne furent-ils pas amis du Dante , et l'A-
rioste n'a-t-il pas , dans une brillante revue, célébré la
gloire de Titien, de Léonard, de Raphaël, de Michel-Ange ?
Jetons donc un coup-d'Å“il sur les Å“uvres de ces illustres fils
de l'Italie, de ces architectes, de ces sculpteurs, de ces pein-
tres, qui .ont reflété sur l'Europe, sur le monde , l'éclat*
des conceptions sublimes dont ils dotèrent leur siècle et
leur patrie , et qui tous, dans la recherche du beau , dont
l'idéal réside dans le ciel, ont été pénétrés-de ce noble principe
si éloquemment exprimé par l'un d'eux , par celui dont le
front porta quatre couronnes et dont les œuvres justifièrent
le nom : '


         La forza d'un bel volto al ciel mi sprona,
         Ch'. altro in terra non è che mi diletti ;
         E vivo ascendo tra gli spirti eletti,
         Grazia ch' ad uom mortal raro si dona.


         Si ben col suo Fattor l'opra consuona ,
         Ch' a lui mi levo per djvin concetti ;
         E quivi informe î pensier tutti e i detti,
         Ardendo, amando pef gentil persona.