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                        JACQUES LISFRANC.                         315
avec une précision telle qu'on aurait cru l'entendre faire au lit
d'un autre une admirable leçon de clinique. A qui aurait
plus tremblé que lui, devant la mort, l'art médical aurait fait
alors payer bien cher les faveurs de cette prescience !
    Ceux qui ont assisté aux dernières phases de cette maladie
que son coup d'œil pénétrant avait, de la sorte, déclaré mortelle,
ces personnes nous ont révélé que cette belle intelligence s'était
troublée vers les derniers jours, mais que, par un phénomène
qui n'est pas rare chez les hommes de cœur, les sentiments
affectueux survivaient à la pensée. Il ne répondait plus à une
question sensée, qu'il répondait encore aux effusions de la ten-
dresse. Son sourire et sa main annonçaient que la meilleure et
lap lus intime partie de son être était la dernière qui l'abandonnait.
    Ce qui fait que l'on peut redire, même encore aujourd'hui, aux
personnes qui ont cherché à jeter quelques nuages sur cette
existence dont le plus beau côté a été le plus méconnu :
    « Bienheureux qui peut mourir ainsi, en se sentant accom-
pagné à son heure suprême par le souvenir du bien qu'il a fait,
et qui le précède dans l'inévitable voyage vers les sphères de
l'infini ! »
                                           L.-A.   COUTURIER.