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ET DVj CANTON DE TRÉVOUX. 215
Après la mort d'Humbert, Madame de Bourbon se mit en
possession de Trévoux; mais le duc de Savoie, à qui le sire de
Villars avait vendu ses autres terres de Bresse, mit opposition
à cette prise de possession, prétendant, mais à tort, que Tré-
voux était compris dans la vente que Humbert lui avait faite.
Ce différend devint l'origine de longues querelles entre les deux
maisons. Oiselet de Conflans fut le premier gouverneur ou châ-
telain de Trévoux, au nom des ducs de Bourbon. On mit aus-
sitôt une forte garnison an château, par crainte des Anglais
qui ravageaient le pays ; et, pour le paiement de la garnison,
on imposa sur les habitants, sous le nom mensonger de don gra-
tuit, une somme de 150 livres qui, d'après les réclamations qui
s'élevèrent, fut réduite à 140. Mais les Anglais dirigèrent leurs
courses d'un autre côté, et Trévoux fut préservé de leurs at-
taques.
Vers cette époque, les officiers du duc de Bourbon firent
battre monnaie à Trévoux. Le duc de Savoie s'en plaignit à la
duchesse de Bourbon, comme d'une atteinte à sa suzeraineté.
Celle-ci répondit que si elle devait hommage au duc, pour les
terres qu'elle tenait des sires de Beaujeu, elle était indépendante
de lui, pour les terres qu'elle tenait des sires de Villars, et y
avait les mêmes droits que ceux-ci.
En 1420, les Juifs chassés de Lyon s'établirent en grand nom-
bre dans notre ville, et réunis à ceux qui y habitaient déjà , for-
mèrent une corporation puissante.- ils y apportèrent le commerce
et l'industrie et spécialement le tirage d'or et d'argent qui, mal-
gré beaucoup de vicissitudes qu'il a éprouvées dans la suite des
temps et des révolutions, y subsiste encore.
En 1425, la duchesse de Bourbon, pressée par les circons-
tances fâcheuses où la mettait la captivité prolongée du duc son
époux, et prévoyant une guerre avec le duc de Savoie qui pro-
voquait sans cesse des difficultés et des conflits de juridiction,
emprunta des habitants et surtout des Juifs de Trévoux une assez
forte somme d'argent.
Vers 1428, une grenette était établie à Trévoux, mais elle
ne subsista pas longtemps. Celle de Villefranche, déjà établie,