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VIE DE L'ABBÉ h.-S. LE CLERC. 149 « Me permettrez-vous, écrivait l'abbé Le Clerc, de renouveler une ancienne, mais bien ancienne connaissance, fondée sue une parenté un peu éloignée? Je suis fils du célèbre Sébastien Le Clerc, des Gobelins, et je demeure depuis trente-cinq ans par- mi Messieurs du séminaire de Saint-Sulpice. Voici l'occasion pour laquelle j'ai l'honneur de vous écrire. Un de mes amis a composé un ouvrage, auquel ii donne pour titre : Mémoires pour servir è l'Histoire des Poètes français. Je l'ai fort aidé dans cet ouvrage, et je l'ai dirigé dans sa composition. Je l'ai ensuite revu, corrigé, augmenté en divers endroits, et aussi diminué en beaucoup d'autres, par divers retranchements; Plusieurs savants de mes amis ont eu connais- sance de cet ouvrage, et l'ont vu en tout ou en partie, comme entre autres M. le président Bouhier, à qui j'en fis voir une partie considérable à Dijon, il y a près de deux ans ; M. le pré- sident du Gas, alors Prévôt des marchands, à Lyon, qui le vit presque dans son entier, il y a aussi près de deux ans ; M. Bros- sette qui en a vu les principaux articles; M. le président de Ma- zaugues, à Aix, à qui j'en ai envoyé le plan, avec quelques articles séparés, etc. Us en sont tous fort contents. Le but de cet ouvrage est de donner des particularités curieuses et des anec- dotes touchant les poètes français les plus célèbres; d'éclaircir d'autres particularités qui les regardent, et qui ne sont pas assez correctement énoncées dans nos meilleurs bibliographes ; et enfin de faire voir la fausseté de divers faits que l'on en débite communément. Une autre vue de l'auteur a été ,d'y faire con- naître un grand nombre de poètes inconnus. « Au reste, Monsieur, on a évité avec soin, dans ces anecdotes que l'on donne de ces poètes (au nombre d'environ six cents), tous les faits qui ne serviraient qu'à faire tort à leur mémoire, et qu'à scandaliser le public. On y a aussi évité avec soin toutes matières de dispute, c'est-à -dire tout ce qui pourrait regarder l'état ou la religion, de façon que, quoique l'on y parle d'une centaine ou environ de Protestants, et que l'on y marque de cha- cun d'eux qu'il était calviniste, on ne les y envisage néanmoins uniquement que comme poètes. On n'y a donné pas un article