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DE L'HISTOIRE DE FRANCE. 515 de la féodalité, à l'âge de la féodalité réglée, soumise à des lois, tempérée par les pouvoirs de l'Eglise, par ceux de la monar- chie, par les droits des villes et des communes. C'est vers le milieu du XIIe siècle, environ une génération après la première Croisade, que cette révolution s'est accomplie. Brussel et la plu- part des feudistes ont fait de cette époque le.point de départ de leurs recherches. Aussi, marcherons-nous à l'avenir sur un ter- rain plus assuré. Toute obscurité disparaîtra pour, nous; le ta- bleau de la société et de son progrès naturel se déroulera pour nos yeux avec la plus merveilleuse clarté. La lumière brillera pour ne plus s'éteindre. C'est, Messieurs, cette ère nouvelle que nous étudierons en- semble. Nous verrons la France moderne sortir du berceau, nous verrons son caractère se développer, son rôle grandir. La langue, ce signe certain des nationalités qui commencent, va bientôt nous livrer ses premiers essais. Tous les éléments de notre ancienne société, de notre ancien gouvernement, vont se débrouiller peu à peu. Avec la renaissance d'intérêts communs changeront les conditions de l'existence. L'Eglise continuera d'être la grande ouvrière de la civilisation, et cependant elle perdra peu à peu l'universalité des attributions que le malheur des temps lui avait données. Le gouvernement monarchique avec Philippe-Auguste, Saint-Louis, Philippe-le-Bel, centralisera les forces du pays, créera une administration puissante, imprimera l'impulsion la plus féconde aux rouages qui font mouvoir la France. L'ordre renaîtra avec les institutions judiciaires ; la féodalité deviendra un instrument entre la main des rois ; l'affranchissement des communes et des campagnes sera plus général et plus com- plet. Le XIIIe siècle sera marqué par un progrès rapide du bien- être, par l'accroissement de la population, par un grand déve- loppement, moral et intellectuel, de la société tout entière, par le succès d'universités florissantes, par l'éclat de la science du droit, romain, canonique ou féodal, par les premiers et brillants essais de la littérature nationale. Telle a été la fécondité de cette remarquable époque du moyen-âge. Telle est la vue rapide des révolutions que nous devrons étudier.