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DES LANGUES ANCIENNES. 485 gieuse, la méthode littéraire que l'on conserve est en désaccord avec l'esprit religieux, et que le système d'éducation et d'études, également enraciné dans les deux camps , a pour conséquence naturelle de créer chaque jour de nouveaux fils à Voltaire. Les intérêts d'un autre ordre que représente l'enseignement laïque ont-ils été du moins plus sainement appréciés? Ceux qui se préoccupent surtout des droits de la raison individuelle ont-ils élevé quelques réclamations contre tout ce qu'il y a dans notre système d'éducation commune, de propre à détruire l'é- nergie, la spontanéité, la vitalité de la personne humaine. De nos jours, en même temps que les prétentions person- nelles se déchaînent, nous voyons s'amoindrir tout ce qui ten- drait à les justifier ; les caractères s'effacent, les passions mêmes se dégradent, en perdant ce qu'elles avaient de franc et de naturel. Tandis que la puissance collective de l'humanité, s'exalte au sein des découvertes de la science moderne, il semble que les générations s'énervent et que le sang s'appau- " vrisse dans la plupart des races. Avec la vitalité physique, l'éner- gie morale décroit : l'homme perdra sa grandeur intellectuelle avec les derniers restes du sang héroïque. Au sein des classes moyennes qui forment aujourd'hui l'élé- ment important et conservateur de la société, le séjour des villes, les habitudes sédentaires et peut-être un manque de ressort originel rendent cet appauvrissement du sang plus prompt et plus facile que dans les anciennes races militaires et dans les populations agricoles. C'est surtout aux enfants de la bour- geoisie que s'applique l'éducation des collèges ; à travers cette classe, la société tout entière, qu'elle gouverne aujourd'hui, est appelée à subir le contrecoup des bienfaits ou des vices du régi- me des pensionnats. Or, l'hygiène qu'on impose au caractère et à la santé des enfants dans toutes ces institutions est identique, au fond, comme celle à laquelle on soumet leur intelligence. Partout c'est la même vie claustrale ; et la plupart du temps, au milieu de l'air empesté des villes ; c'est la privation presque absolue des. exercices du corps les plus salutaires, un appel constant fait à l'action du cerveau et des forces nerveuses, aux dépens de cet