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                     LA GROTTE DE LA BALME.                       479
 doute, appartenu à un monument antique. Le vaisseau de cette
 église n'est composé que d'une nef à trois travées, sans portail
 sur la façade.
    Les ruines de Pancien château delphinal se voient à droite de
 l'église. Auprès de quelques pans de murs est une tour carrée di-
 visée primitivement en deux étages par des planchers. Les cré-
 neaux ont été engagés dans une maçonnerie moderne. La cons-
 truction très-simple de cette tour peut remonter au milieu du
 XIIIe siècle.
    Sur la commune de la Balme, à peu de distance du Rhône, est
 située l'ancienne chartreuse de Salettes, fondée en 1299 par le
 dauphin Humbert I ei , la dauphine Anne, son épouse, et Jean,
son fils, qui donnèrent, pour cet effet, le territoire des Bermun-
dières. Six prêtres et trente religieuses y furent établis. Cette
maison porta d'abord le nom de la Cour-de-Sainte-Marie et prit
ensuite celui de Salettes qu'elle a depuis conservé. L'archevêque
de Vienne, Guillaume de Valence, confirma cette fondation,
comme il en était requis par le titre même, ainsi que le pape Bo-
niface VIII et l'archevêque de Lyon.
    Henri, baron de Montauban, oncle du dauphin, voulut avoir
sou tombeau dans le monastère de Salettes, dont Marie de Vien-
nois , sa sœur, était prieure, et lui légua, entre autres, ses
deux chevaux de bataille, appelés dans son testament Lyard et
Bayard{\), ainsi que son équipage de guerre. Le dernier dau-
phin Humbert II, fut un des plus grands bienfaiteurs de la char-
treuse de Salettes.
    Les bâtiments de cet ancien monastère, supprimé à la révolu-
tion de 1789, formaient un vaste parallélogramme. Ils avaient en-
tièrement été reconstruits sous le règne de Louis XIV. On arrive
par une large avenue d'arbres séculaires au grand portail décoré
d'un attique richement orné, au dessous de laquelle on lit cette
inscription dédicatoire, séparée en deux parties, par un écusson
mutilé :

  (1) Dans la langue latine, lyardus désigne un cheval gris pommelé et
Bayardus ou Bagus, un cheval bai.