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374 DES INSUBRES subres, opinion adoptée par M. Smith sur l'autorité de Désiré Monnier et de Bacon-Tacon (1). Il n'est pas possible de l'admettre. « Les questions d'histoire et de géographie ne s'établissent que par les textes ou les monuments. Or, l'émigration des Sé- gusins n'est appuyée sur aucune preuve de ce genre. Elle est contraire à l'histoire, car toutes les émigrations des tribus gal- liques qui eurent lieu pendant trois siècles, se firent constam- ment du nord au midi. Il n'est pas vraisemblable, non plus, qu'une cité, de l'importance de celle des Ségusiaves, se soit laissé envahir par quelques habitants, eux-mêmes fugitifs et échappés d'une ville qui constituait seule le domaine du roi Donnus. » Ainsi, suivant M. l'abbé Roux, il faudrait donc considérer les Ségusiaves comme un peuple autocthone de la Celtique, dont l'existence dans le Forez est antérieure à l'expédition de Bello- vèse. Nous l'avouons, dans le domaine des probabilités histori- ques, avec le silence de tous les historiens qui ont écrit avant César, et en l'absence complète de monument quelconque", il nous parait naturel de penser que les Ségusiaves sont venus de quelqu'autre pays occuper le territoire des Insubres. Il nous sem- ble difficile de pouvoir admettre que les Sépusiaves vécurent con- fondus avec les Insubres au milieu du mouvement qui entraînait toutes les populations celtiques vers d'autres contrées, sans se mêler à ce mouvement, et sans que rien, absolument rien, ne té- moigne de leur nationalité ni même de leur existence. N'est-ce pas le cas de répéter, avec M. l'abbé Roux, que « les questions d'histoire et de géographie ne s'établissent que par les textes ou les monuments. » Après cela, d'où sont venus les Ségusiaves? C'est une question que la science historique parviendra peut-être à éclaircir un jour. (1) Je ne me suis nullement appuyé de Bacon qui n'est pas une autorilé, quoiqu'il puisse quelquefois être bon à consulter. Bacon ne parle en aucune manière des Ségusiaves; il ne fait que repousser l'induction que quelques- uns voudraient tirer d'une inscription de Si-Pierre de Novalése pour préteis tire nue les Bugésiens tiraient leur nom des Segusini,