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346 BASSIN HOUILLER DE LA LOIRE. moyen que de faire naître et maintenir la concurrence des exploitants par la multiplicité des concessions. C'est dans cet esprit qu'après la promulgation de la loi du 21 avril 1810, le bassin houiller de la Loire fut divisé en 60 périmètres et fut l'objet d'autant de concessions. Il fut expliqué dans les motifs d'une longue instruction qu'il fallait éviter, sui- vant l'intention du législateur, les mauvais effets des concessions trop vastes et multiplier les concessions pour empêcher le monopole. Qu'est-il arrivé en 1845? La prévoyance du gouvernement a été mise en défaut. Il avait institué des concessions d'une étendue suffisante pour asseoir dans chacune une exploitation ré- gulière, et assez nombreuses pour établir une libre concurrence. Quelques concessionnaires se sont unis pour détruire une divi- sion que le Conseil d'Etat, dans sa sagesse, avait jugée néces- saire ; ils sont parvenus à réunir sous la même administration 32 des plus riches concessions qui, en 1846, ontproduit les cinq sixièmes de l'extraction totale, du bassin. Ils ont opéré, sans l'intervention du gouvernement ce que le gouvernement lui- même n'aurait point autorisé; il n'eût jamais conçu la pensée de concéder à une compagnie unique les cinq sixièmes de la richesse minérale du bassin de la Loire ; c'eût été, suivant les expressions du ministre Chaptal, une monstruosité révoltante et destructive de toute industrie. La Compagnie générale des mines de la Loire, maîtresse de la production, a élevé les prix de la houille au taux qu'elle a voulu. Cette hausse factice et arbitraire augmente dans une forte proportion les frais de fabrication, enlève aux usines établies dans le bassin l'avantage sur lequel elles avaient compté et jette la perturbation dans les conditions du travail manufacturier. Les partisans de la coalition ont cherché à la justifier sous des prétextes d'intérêt public, et à l'aide d'assertions inexactes. Nous nous proposons de rétablir les principes et les faits. L'un des principaux éléments de la force productive d'un pays, c'est l'abondance et le bas prix du combustible minéral. L'Angle- terre et la Belgique en sont abondamment pourvues et peuvent