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118 FORVM SEGVSIAVORVM. pour traverser la Loire. En vérité, il faut être dans une grande pénurie de raisons pour en invoquer une semblable. M. Bernard sait bien que la Loire a des gués en plus de cent endroits, et que le caprice du fleuve ne les rend jamais permanents. Quand les Romains vou- laient un passage assuré, ils construisaient des ponts. C'est donc uniquement pour conserver les chiffres de l'Itinéraire que M. Bernard nous fait venir de Roanne à Moind, puis de Moind à Feurs, et cela par la vieille route de Montbrison à Lyon, nommée dans les terriers, Via lioneysa. Pourquoi, lorsque nous sommes à la Bou- teresse, ne pas prendre le chemin direct de Feurs, dont nous ne sommes éloigné que de seize kilomètres ? C'est, dit encore M. Bernard, qu'on allait bien d'une étape à l'autre, mais non d'un point de la route à un autre. J'a- voue que je ne comprends pas cette raison. Cela veut-il dire que lorsqu'on veut aller d'un bout de la route à l'autre, il faut la suivre?Je suis parfaitement de cetavis; mais si cela signifie que pour aller d'un point à l'autre de la base d'un triangle, il faut passer par le sommet de ce triangle, nous ne nous entendons plus, or c'est pré- cisément la question. Moind est au sommet d'un trian- gle, Feurs et Roanne sont à la base ; on veut que je par- courre deux côtés quand je puis arriver par un seul. Mais s'il n'y a pas de chemin ? sans doute ; mais aussi il est impossible qu'il n'y en ait pas, et comme il n'est pas certain que Moind soit Mediolanum, la probabilité est encore pour mon assertion. Il me semble tout d'abord que, dans cette question d'I- tinéraire, les termes ont toujours été posés en sens in- verse , c'est-à -dire qu'on a pris pour point de départ