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80 BÉRANGER ET PIERRE DUPONT. obscur, de même aussi, à force de viser à la réalité, il devient prosaïque. Jugez plutôt : La mer nous rejette le sel, La soude avec la magnésie, Et tout ce qu'elle emprunte au ciel D'air vital et de poésie. L'ordre qui régne à Varsovie, Dans tout le Midi révolté, Menace d'étouffer la vie Et les germes de liberté. Ah ! c'est une bien grande ivresse De fendre l'air comme un oiseau, Avec du charbon et de l'eau. De la chose la plus commune On peut tirer un grand parti. Du sang versé dans les combats, On ne fait pas la cochenille. Nous touchons à M. de la Palisse. Ce prosaïsme prémédité, systématique, je le crains , répand sur la plupart des chants de notre auteur une froideur et une monotomie, que sa musique atténue sans doute ; mais nous jugeons ici le poète et non le musicien ; cette pente, si M. Dupont s'y laissait aller, le conduirait jusque sur ce terrain plat, où croissent les fades herbages dont se couronnent les faiseurs de romances. M. Du- pont n'en veut pas. . Une autre tendance qui aggrave encore ce caractère prosaïque et contre laquelle il fera bien de se prémunir, c'est sa pro- pension à développer le côté didactique des sujets qu'il a choisis ; puis il me semble aussi que, dans ses chansons, le