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8                        LES SIRÈNES.
    L'autre, une double flûte au gracieux accord,
    — La première, rendant des sons tristes et graves,
    Et l'autre modulant des notes plus suaves, —
    La troisième, dans l'eau baigne ses pieds d'argent,
    Pendant qu'à ses côtés se jouant et plongeant
    De beaux cygnes, moins blancs que leurs blanches maîtresses,
    Viennent lui prodiguer leurs humides caresses.



    Tous, jeunes et vieillards, debout sur le vaisseau,
    Contemplaient éperdus ce spectacle nouveau,
    Et les yeux éblouis des charmes de ces femmes,
    Les rameurs étonnés oublièrent leurs rames.
    Celle qui, dans la mer, reposait ses pieds blancs,
    Se leva, déployant les contours de ses flancs,
    Puis, suivant les accords de ses belles compagnes,
    Elle chanta. — Les airs, les mers et les campagnes
    Frémirent, les oiseaux se taisaient dans les bois,
    Et les lions charmés s'arrêtaient à sa voix :



    « Jeunes Grecs,—l'espérance et l'ornement des villes .'—
    Descendez visiter ces rivages tranquilles.
    Il est sous les palmiers, au pied de nos coteaux.
    Un antre réjoui par la fraîcheur des eaux,
    Où jamais du soleil l'indiscrète lumière,
    Ne vient, de nos amours troubler le doux mystère,
    Là, parmi des parfums irritant le désir,
    Résonne dans la nuit l'hymne saint du plaisir.
    Là l'écho ne redit que des paroles douces,
    Là dans l'ombre s'étend notre frais lit de mousses.
    Doux secrets de nos nuits qui peindra vos splendeurs?
    Mystérieux plaisirs qui dira vos ardeurs ?
    Notre voix vous convie à des fêtes nouvelles ;
    Si vous aimez nos chants, si vous nous trouvez belles.