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             REVUE DES THÉÂTRES.


 MUe MELCY.—LEPEINTB.E AÎNÉ.—LES DANSEUSES VIENNOISES.


   Plusieurs l'ont déjà dit avant nous, et nous le dirons encore
après eux, parce que la vérité ne s'invente pas , et qu'on est bien,
après tout, forcé de la répéter les uns après les autres. Le théâ-
tre des Célestins, après plusieurs années d'attente, a enfin trouvé
une jeune première. Tout ce que la grâce charmante de la
femme, la distinction de la voix, du geste et de la pose, l'art de
bien dire, le sentiment des chosesfineset délicates peuvent pro-
duire d'émotions et de plaisirs, MUe Melcy l'a su réaliser. Le
brillant répertoire de Scribe, où tant d'actrices de talent, ses de-
vancières, ont su se faire une si belle place, MIIe Melcy en a fait,
depuis un mois, son bien et son domaine ; elle est pour nous,
à l'heure qu'il est, la comédienne par excellence de ces petits
drames, de ces comédies du petit format qui contiennent toute
la passion, toutes les élégances d'autrefois, et un peu aussi celles
d'à présent : elle nous a montré ce qui ne nous était pas arrivé
depuis longtemps, ce qu'est une femme comme il faut sur le
théâtre, comme elle parle, comme elle rit", comme elle pleure,
comme elle marche, comme elle s'assied, elle nous a rappelé les
anciens beaux jours du théâtre qui la possède maintenant, alors
que la charge grossière et la farce de mauvais ton étaient en-
core dans les limbes, et n'avaient pas, comme elles l'ont fait
depuis si audacieusement, occupé la meilleure place aux feux
du lustre et de la rampe.
   Que les débuts si remarquables de Mlle Melcy, nous le souhai-
tons bien vivement, soient, pour la salle rajeunie des Célestins,
le commencement d'une nouvelle ère de bonnes pièces ; qu'à
côté de ce qui plaît, de ce qui émeut, de ce qui charme, on fasse