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                FABLES PAR M. FLKCRY DONZEL.



   À voir les publications poétiques sorties, depuis deux mois, des
presses de M. Léon BOITEL, on serait tenté de croire que nous
 sommes à une de ces époques privilégiées où l'on respire la paix
et la tranquillité, et où les esprits, las de soins plus vulgaires, se
tournent avec empressement vers le monde idéal de la pensée et
des beaux-arts. L'erreur serait profonde ; le temps des Périclès
est passé. Les esprits inquiets regardent avec méfiance vers l'a-
venir ; et, si quelques poésies ont paru au milieu de nous, elles
ressemblent, on peut le dire, à ces fleurs apportées de loin par
l'orage, et jetées par l'effet du hasard sur une plage qui ne les
avait vu ni naître, ni grandir.
   Parmi les quatre ou cinq volumes offerts à la distraction de
nos compatriotes, nous en avons trouvé deux de Fables, et nous
nous sommes demandé quel était le souverain qu'on voulait ins-
truire ou flatter, quelle était la puissance à qui on n'osait montrer
franchement la vérité , puisque les Fabulistes se mettaient ainsi
en campagne, et qu'on déguisait les conseils comme si on crai-
gnait de soulever une colère ou d'éveiller un ressentiment.
   Suivant l'opinion reçue, l'apologue est né en Orient. Là, devant
le maître, à la voix de qui tout tremble, le pauvre esclave n'ose
faire entendre la vérité. Alors l'apologue se présente humble et
furtif ; il glisse et pénètre jusqu'au pied du trône, et souvent, par
un tour adroit, il obtient tout du sultan qu'il a déridé; mais