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DU BUGEY. 401
Assisté de ses tuteurs, Amédée, à peine âgé de 13 ans,
traverse les Alpes à la tête d'une armée, et joignant ses forces
à celles du prince d'Achaïe, son cousin, conquiert une grande
partie du Piémont. Au retour de cette heureuse expédition,
on ordonna des fêtes et des tournois dans lesquels le jeune
prince figura. S'étant présenté dans l'un de ces tournois, vêtu
de vert, sur un cheval caparaçonné de vert avec les gens de
sa suite en livrée de même couleur, il fut appelé le comte
Vert, dénomination adotée par les historiens.
Cependant le dauphin Humbert ayant perdu son fils uni-
que en bas âge, par un accident lamentable, se jouant avec
cet enfant à une croisée de palais, il l'avait laissé tomber
dans l'Isère, voulut régler de son vivant sa succession et,
dans l'intérêt de ses sujets, remettre ses états à un prince
puissant. II désigna Charles, fils aîné du duc de Normandie,
héritier de la couronne de France. Le sire de Thoire-Villars
fut l'un des seigneurs députés au roi pour la conclusion de
celte grande affaire, Ã laquelle contribua principalement
Henri de Villars, archevêque de Lyon, qui possédait la con-
fiance du dauphin.
Avant cet acle de cession, Humbert avail promulgué des
lois et des règlements favorables aux libertés publiques et aux
privilèges de la noblesse dauphinoise. 11 avait statué :
Que les seigneurs seraient indemnisés des frais et pertes
résultant de la guerre ; qu'après la convocation des chevau-
chées, soit de l'arrière-ban, les chevaux tués, ceux même
morts à l'écurie leur seraient intégralement payés; que la
rançon des gentilshommes, prisonniers de guerre, serait à la
charge du dauphin ;
Que le droit leur était maintenu de se faire justice par les
armes, suivant l'ancien usage et sans pouvoir être poursuivis
criminellement pour ce fait comme il était advenu maintes
fois ; cette licence était toutefois subordonnée aux défen-
se;
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