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DU BUGEY. 377
On a vu les sires de la Tour-du-Pin, successeurs des Co-
ligny dans le Bas-Bugey, y agrandir leur domination en i m -
posant leur protection aux abbés d'Ambronay. Lorsque le
comte Philippe, l'un des princes les plus politiques de la
maison de Savoie, eût ajouté la Bresse à ses étatspar le mariage
de son neveu avec SybiUe de Baugé, il considéra combien le
sire de la Tour-du-Pin était un obstacle à la libre possession
de celte province. Il n'avait, en efifet, pour y aller, qu'une voie
précaire, car le sire de la Tour, maître du château de Varey,
protecteur d'Ambronay, régnait dans la vallée de l'Ain, et du
haut de Saint-Germain, Ã l'ouverture de la gorge de l'Alba-
rine, tenait la clé du défilé de Saint-Rambert, seul passage
des comtes de Savoie dans la Bresse. En vue de se créer une
voie de communication indépendante et de s'agrandir dans
le Bugey, le comte Philippe entame des négociations avec
l'abbé d'Ambronay pour dépouiller le sire de la Tour du
protectorat de cette abbaye. En 1276, ce droit de protection
avait fait naître entre l'abbé Jean et le sire de la Tour une con-
testation qui fut réglée par un traité, à la date du 9 octobre,
énonçant que la haute justice appartient au sire et que l'abbé
est tenu de l'héberger, lui et ses gens, lorsqu'il vient au mo-
nastère (1). Philippe profite adroitement de ces démêlés; il
traite, en 1282, avec l'abbé mécontent et devient son protec-
teur moyennant le quart des bannalités et redevances, y com-
pris le droit de convoquer le ban et l'arrière-ban, et de tenir
garnison dans la tour d'Ambronay ; mais la haute justice,
principal attribut seigneurial, est réservé à l'abbé (2). En
outre, il pratique des menées hostiles sur un autre point en
acquérant l'hommage lige du seigneur de Briord, vassal du
Dauphin et en revendiquant un prétendu droit de suzerai-
(1) Archives de Saint-Mauricede-Remens. Iiatessonm'ère, tome 3, page 59.
(2) Guichenon, Preuves de l'hist, de la maison de Savoie, page 8S.
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