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                 LETTBES SUR LA SARDAIGSE.                  355
bassement des messieurs Maltei, se fondent dans ses en-
virons, et une vaste entreprise industrielle s'est organisée
aux portes même de la ville. C'est une ferme immense, où
pasteurs et cultivateurs viennent apporter, les uns le lait de
leurs brebis, les autres leurs raisins, leurs amandes et
leurs olives. Là, ces produits agricoles se transforment, ou en
gros fromages jaspés de veines bleues, en vin généreux d'une
couleur blonde et chatoyante, en huile odorante et par-
fumée, qui sont promptement expédiés aux marchés du conti-
nent. Enfin, grâce à la proximité d'un déparlement français,
éloigné seulement de quelques lieues, et à des communi-
cations faciles, et de plus en plus fréquentes avec Marseille,
il ne manque à Sassari, pour devenir une des cités les plus
florissantes de l'Italie, que d'être une ville maritime. Mais
la mer est distante au moins de deux ou trois lieues, et
Porto-Torres, le port le plus voisin, ne présente aux navires
qu'un abri dangereux ou incertain.
    La description est ductile, et je pourrais barbouiller encore,
 en l'honneur de Sassari, plusieurs pages de ma prose gelée
 et incolore, si je ne craignais d'abuser de votre patience,
 ô mon illustre ami !
    Chaque jour, en rentrant à l'auberge, je trouvais réunjs
 autour de la table d'hôte les convives de la croce de Malta.
 Les impressions que j'avais recueillis dans mes promenades,
 devenaient le sujet d'une conversation animée, et servaient
 de prétexte à des dissertations interminables, que parfois le
 vieux professeur de la faculté égayait par des réflexions
 inattendues. Le savant vieillard appartenait à celte classe
 d'hommes estimables que l'on est convenu d'appeler bien
 pensants ; quoique nous soyons naturellement disposés à en
 décorer les individus qui sont avec nous en communauté
 de principes et de sympathies, ce titre honorable est géné-
 ralement dévolu à ces hommes d'ordre, ennemis déclarés de