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310              LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

à peine dissimulée, défia pendant près de trois ans encore
les efforts de l'armée française. Sa soumission précéda de
peu de jours la chute de Louis-Philippe, comme le dé-
trôneraient de Charles X avait suivi de près celui du dey
d'Alger.
   En présence du mécontentement universel qu'excitait en
France la conduite insidieuse et arrogante du gouverne-
ment britannique, ce fut à Louis-Philippe une faute capitale
d'entreprendre le voyage d'Angleterre, pompeusementannoncé
depuis longtemps par les organes de la Cour. Mais ce voyage
était, dans l'opinion du roi, trop étroitement lié à ses in-
térêts dynastiques, pour qu'il pût se résoudre à le sacrifier.
Le brillant accueil fait au mois de juin par la reine Victoria
à l'empereur de Russie, avait ému la susceptibilité du mo-
narque français, qui redoutait l'inimitié personnelle et la
puissance du czar. Les deux Cours n'entretenaient plus depuis
longtemps que des rapports diplomatiques d'un ordre secon-
daire, et l'ingénieux historien des Ducs de Bourgogne avait
dû quitter un poste dont la défaveur politique ne pouvait être
compensée par les égards personnels de l'autocrate. Il im-
portait à Louis-Philippe de détruire par sa présence les im-
pressions désavantageuses qu'avait pu semer son redoutable
antagoniste, et de faire, à la face de l'Europe, un nouvel appel
i cette entente cordiale dont le maintien intéressait si vive-
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ment la monarchie de 1830. Cependant, celte excursion d'un
roi septuagénaire hors de son royaume, dans la situation
 agitée des esprits, excita au sein môme du cabinet quelque
 opposition dont Louis-Philippe ne tint pas de compte. Il
 partit du Tréport Je 7 octobre 1844, accompagné du jeune
 duc de Monlpensier, de MM. Guizot et de Mackau et d'une
 suite nombreuse, et arriva le lendemain à Windsor, où la
 reine Victoria vint, le recevoir au bas du grand escalier
 du château. Le prince Albert et le duc de Wellington s'é-