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                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                  299

 patrie. » Le ministère Guizot, dont la catastrophe du 13
 juillet avait ranimé l'existence chancelante, présenta à la
 Chambre élective un projet de loi qui fixait à dix-huit ans
 la majorité du roi, et conférait la régence au prince le plus
 proche du trône, dans l'ordre de succession établi par la
 Charte de 1830.
    Ce projet de loi fut combattu sous un double point de vue.
 Quelques orateurs de la droite et de l'extrême gauche, tels
 que MM. Berryer , de La Rochejacquelein et Ledru-Rollin ,
 contestèrent aux Chambres le droit d'ajouter, sans la sanction
 du peuple , aux clauses constitutionnelles de l'État; d'autres,
 comme MM. de Lamartine et Mauguin , se prononcèrent en
 faveur de la régence maternelle. Mais le ministère, soutenu
 par une fraction notable de l'opposition dynastique, triompha
 sans peine de ces obstacles, et le projet fut adopté à une forte
 majorité dans les deux Chambres , qui se séparèrent immé-
 diatement.
    La princesse Hélène se montra , dit-on, vivement blessée
 des déterminations de la Cour, et Louis-Philippe lui ayant
 fait proposer de céder au régent futur l'appartement qu'elle
 occupait au château des Tuikries, elle résista avec chaleur à
 cette proposition, et répondit que trop de souvenirs de son
 époux l'attachaient au pavillon Marsan, pour qu'elle pût
consentir à s'en séparer. Louis-Philippe n'insista pas ; mais
jamais, depuis la mort du duc d'Orléans, une intimité com-
plète ne s'établit entre le roi et sa belle fille. La mère du
comte de Paris se plaignait du despotisme intérieur de Louis-
Philippe, et le chefde la maison d'Orléans, qui avait espéré
que son alliance avec la maison de Mecklembourg rapproche-
rait sa dynastie des familles souveraines de l'Europe, dissimu-
lait mal, de son côté, les déceptions dont celte espérance
avait été la source. La princesse fut tenue à l'écart ; et, comme
on lui supposait généralement des opinions plus libérales que