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298               LOUIS-PHILIPPE «'ORLÉANS.

Madame Adélaïde et le duc d'Aumale complétèrent, par
leur présence, le plus déchirant des spectacles. Le malheu-
reux prince, projeté par une secousse hors de sa voiture
rapidement entraînée, s'était brisé dans sa chute les os du
crâne, et n'avait pu reprendre connaissance. Il expira au
bout de quelques heures , sans avoir proféré une parole. Du
sein de sa douleur, en apparence calme et résignée, le roi
laissa échapper ce peu de mots : « Quel malheur pour notre
famille , mais quel malheur affreux aussi pour la France ! »
Deux princesses portèrent à la duchesse d'Orléans, qui se
trouvait alors à Plombières, la nouvelle de l'horrible catas-
trophe qui privait elle et ses deux fils, le comte de Paris et le
duc de Chartres, de leur protecteur naturel,
    Ceux môme que la dissidence de leurs sentiments politiques
éloignait de la maison d'Orléans, ne purent refuser le tribut
de leur intérêt à ce prince qu'une mort si misérable frappait,
si jeune et si beau, au sein des grandeurs et des illusions du
rang suprême. D'une bravoure personnelle à peine déparée
par un caractère profondément politique, le duc d'Orléans
s'était distingué en Afrique aux Porles-de-Fer, à la prise de
Médéah , et surtout à celle du Teniah de Mouzaïa. 11 proté-
geait les arts et s'était rendu cher à l'armée, dont l'organisa-
tion constituait sa préoccupation la plus constante. Les fu-
nérailles de cet infortuné prince eurent lieu à l'église Noire-
 Dame de Paris, dans un éclatant appareil, et la capitale tout
entière parut s'associer aux douleurs de la famille royale.
 Louis-Philippe, chez qui l'intérêt de sa race dominait jus-
qu'aux affections les plus sincères, convoqua immédiatement
les Chambres , se mit en rapport avec les sommités des di-<
verses nuances de l'opinion dynastique, et ouvrit la session
 (26 juillet) par un discours où, à travers les marques d'une
 affliction profonde, il invita les pairs et les députés à assurer,
 par de promptes résolutions, « le repos et la sécurité de la