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                   DU DROIT DE PROPRIÉTÉ.                   285

au bien, soit au mal ; et, dans ce cas, puisqu'il est sous la
dépendance de la nature, en vertu de quel principe préten-
drait-il être libre vis-à-vis de la société? L'histoire vient à
l'appui de ce raisonnement, du reste très-simple, et elle nous
montre l'esclavage établi et justifié partout où ont manqué
les notions de liberté et de droit personnel. Jusqu'au christia-
nisme quelques hommes avaient à peine entrevu la respon-
sabilité absolue qui les liait à leurs devoirs; presque toutes
les sociétés s'étaient constituées avec la croyance au destin
souverain, au Fatum; aussi tous les peuples avaient-ils des
esclaves, et l'inviolabilité personnelle était réservée chez
 chacun d'eux à une classe privilégiée qui faisait reposer ses
 prérogatives non sur le droit, mais sur la force qui résidait
entre ses mains.
   Ainsi , la propriété est un droit réel qui résulte de la res-
ponsabilité absolue de chaque individu. Si chacun de nous peut
posséder une chose en propre , c'est qu'il a un but qui lui est
propre , une individualité et une destinée qui lui sont pro-
pres. Le capital fait la liberté ; l'esclavage suit toujours la
misère.
    Que la propriété individuelle ait été la source de quelques
maux , On ne peut le nier ; sans doute elle n'a servi que trop
souvent à consacrer l'oppression du faible par le fort, du
pauvre par le riche , et à perpétuer des inégalités fâcheuses.
Mais, la faute en est aux hommes et non au principe. Si le
droit de propriété est inattaquable , la société peut et doit,
comme nous l'avons dit , intervenir clans l'usage qui en est
 fait, pour réprimer toute usurpation sur les droits de ses
membres ; le droit le plus personnel tombe dans le domaine
public, en tant qu'il s'exerce à l'avantage ou au préjudice de
la société ; ce n'est pas là une contradiction avec ce que nous
venons de dire , pas plus que le Code pénal n'est une négation
de la liberté individuelle. La plupart des accusations qu'on a