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                   DU DROIT DE PROPRIÉTÉ.                      283

reculée ; sans parler du reste des inventions mécaniques pour
 lesquelles tout ce que nous venons de dire est plus facilement
admis, on peut en dire autant de tout ce qui est richesse ; car
toute richesse n'est jamais qu'un capital, soit fixe, soit circu-
lant. Or, en considérant l'origine du capital, sa nature et ses
effets, il est facile de reconnaître que ce n'est autre chose qu'un
travail accumulé et destiné à la reproduction; c'est comme
une provision de forces faite par de longues épargnes afin de
produire à un moment donné de plus puissants effets. Le ca-
pital est quelque chose de l'homme qui l'a amassé ; c'est son
travail, ce sont ses sueurs, il est pour ainsi dire incorporé à
lui et porte son empreinte; tant est intime le rapport qui lie
l'homme qui crée à l'objet créé. Ainsi le capital, la richesse,
fait aussi partie de l'homme physique, elle entre dans son
individualité, il en devient par conséquent responsable; toute
atteinte à la propriété est donc une atteinte à sa propre per-
sonne ; et cela est exactement vrai ; car l'influence du capital
sur les développements d'un individu est immense, une exis-
tence assurée est la condition sans laquelle il lui est presque
impossible d'étendre son intelligence, de fortifier sa volonté
et d'élever son cœur ; et comme chacun de nous doit compte
à Dieu de sa vie,' du degré de moralité et de science qu'il a
atteint, chacun aussi a droit à l'inviolabilité qui lui permet de
remplir ses devoirs et de suivre librement la route qu'il s'est
tracée à lui-même, telle est l'origine de la propriété, comme
droit ; elle ne dérive pas, comme on le dit souvent, d'une
convention primitivement formée et depuis lors reconnue
universellement. Sa raison d'être n'est pas dans les lois posi-
tives, dans les codes qui la reconnaissent; car si elle ne
s'appuyait sur des lois purement absolues et morales, elle
aurait beau trouver place dans les constitutions, ce serait un
simple fait, une sorte de concession révocable par la société
qui l'aurait accordée. Elle ne provient pas non plus de l'occu-