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280 DU DROIT DU PROPRIÉTÉ. à retrancher du commerce de la vie jusqu'au nom de la pro- priété (1). » Quoique en disentcertainsérudits communistes qui ont la prétention de faire remonter leur origine jusqu'à Platon par une filiation de grands hommes, ce n'était pas là des at- taques directes contre la propriété. Aussi le monde ne s'en effrayait-il pas beaucoup ; il s'appuyait, plein de confiance sur le concours unanime des peuples, ne pensant pas que le raisonnement pût renverser une si imposante autorité. Per- sonne ne jugeait utile de dissiper les illusions généreuses d'es- prits souvent fort nobles, précisément parce qu'on les voyait dans des sphères bien au-dessus de la nôtre. Mais, depuis le moyen-âge et surtout de nos jours, le communisme est des- cendu de ces sphères élevées ; le communisme, pour ainsi parler, s'est fait homme ; dès lors, il est devenu dangereux. Les ennemis de la propriété divisés auparavant en deux classes, se sont réunis et l'on a vu de nos jours le sophisme anti-social diriger le bras pour piller, et le bras prêter l'appui de la force à une argumentation qui n'en a pas par elle-même. De tout temps on a fait des rêves ; dans notre siècle on les veut tous réaliser ; on donne un corps à toutes les fictions, et c'est avec une témérité incroyable qu'on franchit la barrière qui sépare les faits des idées. Beaucoup de personnes persistent à n'invoquer pour défen- dre la propriété que son ancienneté et son utilité; certaine- ment on pourra prouver l'une et l'autre ; mais c'est mécon- naître la saine logique que de répondre par des faits quand on attaque au nom du droit. Ce que les sectes communistes combattent avec tant d'acharnement c'est le droit de propriété ; elles sont persuadées, et à juste titre, qu'elles auront porté le coup le plus terrible à la propriété individuelle si elles par- viennent :i persuader qu'elle ne repose pas sur un droit ; car (<) Platon. Livre des Lois.