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                  LOUIS-PHILIPPE D'OKLÉAKS.                    243

rieures attribuées à ce prince ; et quoique l'esprit de ces
documents n'eût rien que de conforme à la politique person-
nelle du chef de l'Etal, de grands doutes subsistèrent sur leur
authenticité. Mais les détails et l'issue de ce procès n'en cau-
sèrent pas moins une sensation très-vive. Les légitimistes se
réjouirent avec éclat d'un acquittement qui humiliait la ro-
yauté de juillet, et les organes de l'opinion révolutionnaire
s'armèrent de ce résultat pour reprocher au pouvoir ses mé-
nagements et ses avances envers les partisans de la dynastie
déchue. Le ministère exhala son dépit et sa confusion en un
emportement ridicule contre le parti légitimiste; puis il ob-
tint une condamnation sévère de la Gazelle de France pour
infidélité dans le compte-rendu des débals du procès. Mais
Louis-Philippe ne s'abusa pas sur la valeur de ces repré-
 sailles , et il saisit l'occasion des harangues officielles qui lui
furent adressées le 1 er mai , jour de sa fêle , pour répondre
 à la susceptibilité publique par une allusion dédaigneuse aux
manœuvres de ses ennemis.
    Le retentissement qu'avait causé le procès de la France,
 s'accrul bientôt parla publication d'une lettre de Simon Di-
dier ,filsdu conspirateur de Grenoble , qui tendait à impli-
quer personnellement Louis-Philippe dans le complot de
 1816. Ce nouvel éclat parut épuiser la longanimité du roi.
 11 ne fallut rien moins que les représentations pressantes du
 maréchal Gérard, commandant de la garde nationale de Pa-
 ris, pour détourner ce prince d'uncoup-d'élat violent contre
la presse périodique de la capitale et des départements. Peut-
 être aussi -Louis-Philippe craignit-il que la Chambre des
 pairs , à laquelle un rôle important avait été assigné dans
 celle croisade aventureuse contre la plus indomptable des li-
 bertés publiques, ne se lassât d'un dévoûmenl dont l'excès
 altérait déplus en plus sa considération.