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                    LOMS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                            241

opposés au projet de loi , l'opinion publique retrouva avec
intérêt un illustre écrivain , M. de Lamartine , qui démontra
éloquemmenl tous les périls dont Paris fortifié menaçait l'in-
dépendance constitutionnelle , et s'étonna que l'opposition
tout entière ne se fût pas soulevée contre cette idée parricide.
Heureux cet orateur , si l'amour de la liberté , si le soin
d'une légitime popularité lui eût fourni toujours des inspi-
rations aussi droites et aussi pures, et s'il n'eût point profané
plus tard au contact fatal des passions démagogiques une
âme éminemment faite pour concevoir el pour rendre les plus
nobles sentiments de l'humanité !
    La Cour s'applaudit d'une loi qui, dans son opinion , ren-
dait désormais impossible le succès de l'insurrection dans la
capitale. Mais cette loi, expression permanente des défiances
et des menaces du pouvoir , souleva de vives et universelles
 clameurs, et le gouvernement de juillet perdit en affection
 plus qu'il ne gagnait en puissance matérielle par l'emploi des
 ressources dangereuses que lui avait attribuées la condescen-
dance des Chambres. Etrange illusion de la domination hu-
maine! Les fortifications de Paris, dont Louis-Philippe at-
tendait le salut de sa couronne et le maintien de sa dynastie,
ont été une des causes les plus directes el les plus efficaces de
la révolution qui a emporté l'une et l'autre !
    Ce prince éprouva, à cette époque , une mortification per-
sonnelle qui lui fut sensible , parce qu'elle mettait à uu le
mensonge de sa constance dans les sentiments patriotiques
 qu'il avait manifestés au début de la première révolution. Un
journal légilimisle , la France , publia quelques-unes des
 lettres que le duc d'Orléans émigré avait écrites à l'époque
 où il sollicitait du service en Espagne dans les rangs de l'ar-
 mée anglaise (1), et d'autres plus récentes où Louis-Phi-
  (1) Voyez, pag. 27 et 53 de celle Notice, des extraits de ces Lettres , qui
tombèrent entre les mains du gouvernement anglais après l'assassinat com-
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