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                  LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                  239

vant le refus qu'avait fait le roi d'accueillir dans son discours
d'ouverture quelques expressions plus flères encore que bel-
liqueuses sur les événements d'Orient. Une irritation pro-
fonde, accrue par l'impopularité personnelle de M. Guizot,
se manifesta au sein de la capitale et dans tous les organes
indépendants de la presse, et le discours du trône lui impri»
 ma un nouvel élan par la tiédeur anti-française avec laquelle
il se prononça sur les événements qui venaient d'avoir lieu.
 L'indignation des esprits fut portée à son comble par le pro-
jet d'Adresse des députés, qui énonçait la menace d'une vio-
lation de notre territoire parmi les conditions auxquelles la
paix ne pourrait plus être maintenue. Ce malencontreux ul-
timatum disparut au milieu de la réprobation publique. Mais
la France en conserva une impression d'autant plus fâcheuse
que la rédaction de ce document appartenait à M. Dupin
aîné, un des confidents de cette pensée immuable qui sem-
blait s'être attribué comme une mission absolue le maintien
à tout prix de la paix européenne. La discussion de l'Adresse
se poursuivit sous l'influence d'une irritation extrême. Inti-
midé par les démonstrations hostiles de la garde nationale
de Paris, M. Guizot s'abstint de figurer au cortège qui ac-
compagna aux Invalides (15 nov.) les restes de Napoléon.
Cette imposante cérémonie eut pour témoin ce même prince,
aujourd'hui roi, dont la jeunesse s'était épuisée en analhêmes
contre le vainqueur de Marengo et d'Auslerlitz. Le prince de
Joinville, qui venait d'arracher cet illustre trophée au sol
homicide de Sainte-Hélène, avait été surpris dans sa traversée
par la nouvelle du traité du 15 juillet. Ne doutant pas qu'une
conflagration européenne n'en fût la conséquence immédiate,
il avait pris devant son équipage l'engagement de faire sauter
son vaisseau plutôt que de le laisser tomber avec son pré-
cieux dépôt entre les mains des Anglais.
   Cependant des armements formidables se préparaient en