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224              LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.

auxquelles ce prince avait promis son concours. Cette dé-
marche réussit, et M.Molé, trompé par les apparences, frappa
l'ancienne terre hospitalière du duc de Chartres, d'un blocus
diplomatique qui amena de la part de la Diète helvétique les
satisfactions exigées. Mais ce résultat affaiblit beaucoup
l'influence que le gouvernement de 1830 avait acquise en
Suisse, en protégeant les révolutions canlonnales qui s'y
étaient déclarées à la suite du mouvement de juillet, et
l'Autriche en lira plus de profit que la France.
    Tandis que le cabinet du 6 septembre obtenait ainsi d'un
gouvernement faible une réparation facile, un prétendant
dangereux par le nom qu'il portait et par les idées auxquelles
ce nom servait d'emblème, menaçait le trône mal affermi de
Louis-Philippe. Le prince Louis Bonaparte, fils de la gra-
cieuse Horlense de Beauharnais et de cet ancien roi de
Hollande qui avait fui son peuple pour ne pas l'oppri-
mer, essayait à Strasbourg, sur l'esprit des troupes ("30
oct.) l'effet du costume historique de son oncle et des aigles
impériales. Ce spectacle, que complétait la bravoure d'un
prince jeune, entreprenant, et prodiguant pour ainsi dire sa
vie dans l'intérêt de son ambition , produisit quelque sen-
sation parmi les militaires. Mais l'incertitude et la concep-
tion vicieuse des dispositions prises par le prince, firent
avorter celte courte émotion ; et Louis Bonaparte, tombé au
pouvoir de l'autorité militaire, fut dirigé sur Paris par la
même route qui, trenle-deux ans auparavant, avait conduit
à la mort le malheureux duc d'Enghien. Accablé pcut-ôlre
du sentiment de cette terrible analogie, le neveu de Napoléon
manifesta dans ce trajet une affliction profonde. Mais le roi
des Français se montra plus clément à son égard que le pre-
mier consul n'avait été juste envers le petit-neveu de Louis
XIV. Louis Bonaparte, soustrait à l'action des lois, fut em-
barqué pour l'Amérique, ne laissant de son expédition que