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DU BUGKY. 203 Les annalistes dauphinois prétendent que les d'Oncieu étaient d'origine anglaise, et qu'ils avaient donné à leur château le nom de Douvres, en mémoire de leur ville natale ; mais cette assertion est une de ces fables que se permettaient autrefois les généalogistes. Guichenon, qui a vérifié les titres de cette fa- mille, nous apprend que Jean d'Oncieu, probablement sorti du village de ce nom près de Saint-Rambert, était seigneur de Monternoz en Dombes, et qu'il devint seigneur de Douvres en épousant l'héritière de ce nom. Plusieurs personnages de cette famille étaient ensevelis dans l'abbaye d'Ainay, dont ils avaient été les bienfaiteurs. Leurs tombes et leurs épitaphes figurent parmi les antiquités de cette abbaye. Les d'Oncieu y sont qualifiés de damoiseaux, domicelli ; ils portaient d'or à trois chevrons de gueules (1). Celte description de l'état féodal du Bugey, sous ces trois suzerains, jointe à l'analyse des franchises, met en lumière l'histoire de celte province au XIIIe siècle. Quelques traits sur les institutions et les mœurs de cette époque doivent com- pléter ce tableau. Le XIVe siècle est le terme des petites guerres féodales. Cette amélioration s'accomplit progressivement avec toutes les réformes d'une civilisation lente. C'est le beau temps de la chevalerie, issue des Croisades. Les seigneurs, dont les ar- mes sont la passion, n'ayant plus à guerroyer entre eux, se mettent au service des princes étrangers. Leurs sympathies les entraînent à la délivrance de la France, déchirée par les grands vassaux de la couronne, menacée d'être conquise et asservie par les Anglais. En combattant dans la Flandre et dans la Guyenne ces implacables ennemis de la France, ils obéissent en quelque sorte à un senliment patriotique et sem- (l) Ces inscriptions tumuiaires ont été reproduites dans la Revue du Lyon- nais , décembre 1847.