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DU BCGEY. 193 a servi de prison d'Étal. En 1282, le marquis de Montferrat et Béatrix de Castille, prisonniers du comte Thomas III, y furent enfermés, et ne durent leur élargissement qu'à la généreuse sollicitation de Guillaume, évoque de Belley. En 1792, la loi des suspects y firent incarcérer quelques hon- nêtes citoyens, et du temps de l'Empire, de nombreuses et illustres victimes, le cardinal espagnol d'Azara, les frères Nunes de Los Rios, grands d'Espagne, des Italiens et des Français de distinction y furent détenus. La chartreuse de Pierre-Châlel eut une étrange origine. En 1362, le comte Vert avait créé l'ordre du Collier. On raconte qu'une dame de sa cour lui ayant cédé une tresse de ses cheveux en lacs d'amour, cette faveur lui avait inspiré l'idée d'un ordre de chevalerie dont les insignes étaient uu collier de roses en or, émaillées de rouge et de blanc, jointes par des nœuds d'amour dans lesquels étaient entrelacées ces quatre lettres : F. E. It. T. La devise, sans doute g a - lante, cachée sous ces initiales, est restée mystérieuse en dépit des recherches et des ingénieuses interprétations des érudils. A cet élégant collier, était suspendu un médaillon ovale, représentant la figure de Saint-Maurice, patron de la Savoie. Le manteau des chevaliers était rouge cramoisi, frangé et bordé de lacs d'amour en broderie d'or. D'après les statuts, ces chevaliers, dont le nombre ne pouvait excéder quinze, avaient pour chef le comte de Savoie, pour lieu de leur réunion et de leur sépulture, Pierre-Châtel. Sur la fin de son règne, le comte Vert voulut corriger ce que l'institution de son Ordre avait de trop profane, en le rattachant à un ordre religieux : son testament contenait les dispositions suivantes : « L'an de la Nativité de Notre-Seigneur, 1383, indict. V, le vendredi 27 février, dans le châtean de Saint-Etienne, diocèse de Besançon, le magnifique comte Amédée, en mé-' 15 »