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LOtTIS-PHILIPPE D'OKLÉANS. 161 refusa obstinément de voir désormais la régente de France dans la comtesse Luchesi-Palli. Louis-Philippe avait ouvert , ie 19 novembre 1832 , la session des Chambres. Il entrait à cheval sur le Pont-Royal à la tête de son cortège, lorsque le bruit de la détonation d'un pistolet sefitentendre à quelques pas de lui. Vainqueur d'une courte émotion , le roi salua la foule , et parut à l'assemblée, où l'agitation de son débit révéla le danger auquel il venait d'échapper. Ce danger avait été grave; mais tel était le pou- voir de la presse , qu'elle parvint à faire illusion à plusieurs esprits sur la réalité de la tentative et sur le sang-froid que le roi lui avait opposé. On se plut à dire que le coup de pis- tolet du Pont-Royal n'avait attrapé personne. La police se livra à d'activés recherches, dont le résultat fut d'amener devant la cour d'assises de la Seine les nommés Benoît et Ber- geron, républicains exaltés. Comme on demandait à ce der- nier s'il avait réellement dit que le roi méritait d'être fusillé : — Je ne me rappelle pas l'avoir dit, mais je le pense , ré- pondit-il avec une audacieuse tranquillité. Cependant, les charges , quoique sérieuses , parurent insuffisantes aux jurés, et Bergeron demeura disponible pour d'autres complots. Ce premier attentat contre la personne du roi laissa une impres- sion généralement favorable au gouvernement ; il accusa tout à la fois l'impuissance et la perversité de la faction anar- chique , et cette impression justifia un mot fort répandu de M. Dupin à Louis-Philippe : « Sire , ils ont tiré sur eux ! » Mais ce qu'il fallait surtout à la monarchie nouvelle pour la consolider dans l'esprit des peuples, c'était le baptême de la gloire militaire. Cet avantage lui fut offert par la résistance du roi de Hollande à se soumettre aux actes de la conférence de (1) Traité du 15 novembre 1831. 11