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                    LOUIS-PHILIPPE D'ORLÉANS.                   1 kl

alla revêtir M. Barlhe, ancien affilié de la société des carbo-
nari. MM. Sébastiani, de Montalivel, d'Argout et l'amiral de
Rigny complétaient ce cabinet, pris en entier dans la nuance
doctrinaire.
    La retraite de M. Laffitte, le caractère notoirement absolu de
M. Périer, son peu d'empressement à saluer le triomphe ré-
volutionnaire de 1830, toutes ces choses annonçaient assez
un changement complet dans la politique ostensible de Louis-
Philippe, et son intention arrêtée de substituer un régime fort
et régulier au système de tolérance et d'impunité qui avait si-
gnalé les premiers mois de son règne. Aussi la promotion du
nouveau ministère fut-elle accueillie comme une espèce de
défi jeté par le trône au parti qui aspirait à faire produire à la
révolution de juillet ses conséquences les plus extrêmes. Cette
impression rejaillit jusque sur la Cour, dont le premier minis-
tre ne conquit l'assentiment tacite qu'avec l'assistance per-
sonnelle du roi (1). M. Périer exposa son système politique
à la Chambre avec une âpre franchise qui, dans l'état de fluc-
 tuation où le dernier cabinet avait laissé les esprits, devait
réussir auprès de la majorité. A l'intérieur, répression éner-
gique de tout appel à l'insurrection ; au dehors, application
rigoureuse du principe de non-intervention, point de guerre
sans un intérêt direct pour ia France, tel fut dans sa bouche
le programme du nouveau ministère. Ce programme fut mis
 bientôt en action par la demande d'une loi sur les attroupe-
 ments, par d'habiles et fructueuses mesures contre ia ligue
 appelée Association nationale, et par d'énergiques attaques
 contre les sociétés secrètes, ce redoutable dissolvant de tous
 les pouvoirs. L'abandon des insurgés italiens et l'éclatant rap-
pel du général Guilleminot, ambassadeur à Constantinople,
 qui avait adressé au divan une note menaçante contre la

   (1) Histoire de dix ans, par Louis Blanc ; tome 2, pa 429,