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                  LOUIS-PHILIPPE »'ORLÉANS.                       131

peuples. Une autre fraction aspirait à des résultats analogues
par l'emploi du système de non-intervention, entendu dans
son acception la plus absolue. Louis-Philippe se prononça
sans hésitation contre le premier de ces partis, et parut incli-
ner en faveur du second. Il écrivit (29 août) à l'empereur
de Russie pour lui exposer sommairement les considérations
qui l'avaient déterminé à recevoir des mains du peuple fran-
çais la couronne de Charles X, dont iî n'avait cessé d'être,
durant son .règne, « le plus soumis et le plus fidèle sujet. » 11
y faisait valoir habilement le service qu'il avait cru rendre à
la paix publique en sauvant la France du régime démocrati-
que, qualifiait la révolution de juillet de « catastrophe fqu'il
eût voulu prévenir, » et terminait en sollicitant sans dignité
l'alliance du puissant autocrate. Une acte plus expressif en-
core de sa politique, fut la nomination du prince de ïalleyrand
à l'ambassade de Londres, contre l'avis presque unanime de
son conseil. Cette détermination, qui impliquait tout à la fois
 te maintien des traités de 1815 et l'abandon de l'alliance
 russe, ébauchée dans les dernières années de la Restauration,
 pour l'alliance anglaise, influa sur la réponse du czar ; cette
réponse fut froide, presque dédaigneuse et dépourvue des for-
 mes usitées dans la correspondance entre souverains. A son
 arrivée à Londres, M. de Talleyrand s'exprima, dit-on, avec
une légèreté fort impertinente sur le compte du gouverne-
 ment qui l'accréditait (1). Mais celte attitude, quiflattaitles an-
 tipathies secrètes du ministère Wellington, ne retrancha rien
 à l'empressement universel avec lequel fut accueilli le spirituel
 patriarche de la diplomatie européenne. Ainsi furent posées
 les fondements de cette alliance anglo-française, la clé de
 voûte de la politique extérieure de Louis-Philippe, alliance si

  (1) De l'alliance anglo-française, par M. Duvergier de Hauratme, R«me
des deux mondes, tome 25, p. 475.