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ACADÉMIE DE LYON. Séance publique du 29 août t848. Comme l'Institut , l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, a tenu à prouver que les préoccupations po- litiques des derniers mois n'avaient pas interrompu dans notre cité , si agitée pourtant, la vie calme et pure de l'intel- ligence ; et nous l'en félicitons. Heureuses gens, que les savants , les philosophes , les poètes ! le monde s'ébranle autour d'eux, et ils pensent ! Le canon gronde à leurs oreilles, et , sans l'entendre presque , ils continuent à poursuivre l'un son raisonnement , l'autre son rêve ; prêts à tomber comme Àrchimède sous l'épée du barbare , sans quitter des yeux le problème cherché. Heureusement le barbare n'a pas vaincu , et si un noble sang a coulé , il a racheté celui de nos Archimèdes. Aujourd'hui ils sortent de leur cabinet, ou plutôt ils nous convient à y entrer pour jouir comme au- trefois du fruit de leurs veilles ; et on s'empresse de se rendre à cet appel , heureux d'entendre parler enfin d'autre chose que de la Constitution future et des transportés : heureux d'apprendre qu'il y a encore une autre littérature que celle des premiers-Paris , une autre philosophie que celle que