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BISCOUKS DE M. A, BONNET. 51 de recherches avec une sagacité et une attention que couron- nèrent les plus belles découvertes. Il est juste aussi de ne pas oublier les Fernel, les Duret, les Houiller, et surtout les Baillou, médecins français qui renouvelèrent, au seizième siè- cle, l'école hippocratique et qui, dans cette rénovation, ne se firent pas seulement les commentateurs du grand homme dont ils reprenaient la trace ; mais qui étudièrent comme lui, au lit du malade, les cas individuels, et cherchèrent par des in- ductions légitimes et basées sur les faits, à saisir les lois de l'état morbide. Tous ces hommes illustres vivaient avant Bacon, et concoururent sûrement à préparer son œuvre. Avec Hippo- craie, ils doivent être considérés comme ayant contribué à doter les sciences naturelles de la méthode qui est commune à toutes et qui, seule, peut en assurer la marche. Mais les sciences n'ont pas seulement une méthode géné- rale. Chacune d'elle a sa méthode spéciale, ses procé- dés d'observations et d'expériences, ses principes d'analyse et de synthèse. Or, si la médecine a contribué à doter les sciences natu- relles de la méthode générale qui préside à leur développe- ment; elle n'a pas été moins utile à l'établissement dé la mé- thode spéciale de quelques-unes d'entre elles. Sans doute, elle n'a pas rendu ce service à la physique et à la chimie dont le sujet est trop différent de celui dont elle s'occupe ; mais elle l'a fait pour l'anatomie et la physiologie comparées. Quelle est, en effet, la méthode spéciale de ces deux sciences? Si l'on veut connaître la structure d'un animal ou d'une plante, on isole ses divers organes, on injecte ses vaisseaux ; les parties délicates sont examinées au microscope, et cha- cune de Ces observations est répétée aux diverses époques de la vie de l'être, de manière à suivre les transformations qu'il éprouve depuis son premier développement jusqu'à sa mort.