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46 DISCOURS DE M. A. BONNET, philosophiques des sciences; où celles-ci fussent envisagées moins dans leurs applications que dans leurs principes ; moins en ce qui satisfait un besoin matériel qu'en ce qui sert à éclairer l'esprit. 11 fallait une société qui, composée de juges compétents dans tous les genres, devint un centre où pussent converger les travaux intellectuels de quelque nature qu'ils fussent-, qui éclairât chaque science de la lumière qui se dé- gage des autres, et qui établit des rapports de confraternité entre les hommes qui, cultivant les branches les plus variées des connaissances humaines, marchent dans des directions, en apparence divergentes, mais n'en ont pas moins une ten- dance commune vers la recherche de l'utile, du vrai el du beau. Cette société réalisant l'unité de la science au milieu de la variété des professions, vos suffrages bienveillants me per- mettent d'y prendre place aujourd'hui. Les vues de ses fon- dateurs, si favorables à l'échange de la pensée et à l'union des hommes de lettres el de science, ont reçu leur réalisa- tion la plus complète par vos talents, par vos travaux et par l'union digne et affectueuse qui règne au milieu de vous. Dans la sphère élevée où vous plaçaient la nature de votre institution et vos méditations habituelles, vous avez bien voulu tenir compte de quelques recherches spéciales qu'il m'a été permis d'accomplir, et qui ne se recommandaient à votre atten- tion que par leur utilité pratique. Mais s'il vous eût été facile de trouver des hommes plus capables que moi de s'associer à vos travaux, personne, en entrant dans cette enceinte, n'au- rait senti plus vivement l'honneur qui lui était fait, et com- pris le perfectionnement qu'il pouvait acquérir auprès des mo- dèles qu'il aurait sous les yeux. Obligé aujourd'hui de payer le tribut que vous imposez h tous, et ne pouvant le faire dans l'ordre de mes éludes habi- tuelles, j'ai pensé à vous entretenir, Messieurs, des rapports