Revue du Lyonnais » série 1 - n°28 ( 1848 ) » pp.038

38               DISSERTATION SUR L'EMPLACEMENT

amphores, les fragments de colonnes et chapiteaux antiques
trouvés rue Centrale (1), et enfin par-dessus tout le mo-
nument èpigraphique déterré, rue de la Vieille, et que
M. Alph. de Boissieu a si savamment expliqué, en constatant
l'existence du PAGI COOTAT, ou bourg du Confluent (2).
Or, l'existence d'un bourg suppose un certain nombre d'ha-
bitations. Cependant nous nous empressons de reconnaître
que, depuis le grand canal des Terreaux jusqu'à Bellecour,
les restes d'habitations sont infiniment plus rares, parce que
les îles comprises dans cet espace étaient les moins élevées
et les premières submergées.
   Quant aux vestiges de maisons romaines qu'on retrouve
de l'autre côté du canal des Terreaux, c'est-à-dire sur la
terre ferme et sur le penchant de la colline Saint-Sébastien,
quelques-uns offrent des particularités qui trouvent natu-
rellement leur place dans cet écrit.
   Nous passerons rapidement sur la naumachie trouvée au
Jardin-des-Planles (3), sur les lombes de la rue Vieille-
Monnaie, sur les mosaïques et l'autel de la rue Sainte-
Catherine, sur les amphores, les briques antiques et les mé-

    (1) Les amphores, trouvées rue Centrale, étaient rangées très-serrées les
unes contre les autres, l'ouverture tournée en bas, la terre garnissait
 les intervalles, et les emprisonnait extérieurement de toutes parts. Sur cet
appareil on plaçait un lit de briques, puis on établissait la mosaïque, qui
était destinée au pavé de la salle du rez-de-chaussée. Ce moyen préservait
 de l'humidité. Il existe à Rome plusieurs exemples d'amphores, employées
 dans des voûtes, afin qu'elles fussent plus légères.
    (2) Alph. de Boissieu, Inscriptions antiques, page 19.
    (3) Décrite par Artaud, et dont le plan a été relevé en 1822, sur les
 lieux mêmes, par M. Chenavard, architecte. M. Auguste Bernard pense
 qu'il n'y avait pas d'établissement sur la presqu'île, quoiqu'on y ait placé
jusque-là, dit-il, une naumachie, e t c . . Comment ce savant ignore-t-il les
 preuves d'une découverte si intéressante, que tout Lyon savant a vue, et
 dont nous avons nous-mêmes été témoin.