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36                D1SSEKTATJ0N SUR L'EMPLACEMENT

Boucherie qui vient d'être remplacé par celui de la rue
d'Algérie et de Conslanline (1). M. Auguste Bernard est
d'avis que, malgré ce qu'en ont dit les historiens de Lyon, la
ville, à l'époque romaine, ne s'est pas étendue sur la presqu'île
du confluent. Nons pensons bien avec lui que Lugdunum en-
tier n'était pas encore descendu dans la plaine, mais cela ne
prouve pas qu'il n'y avait pas des habitations. Il est, au
contraire, bien naturel de penser que nos rivières, offrant au
commerce une voie de communication bien supérieure à
celle des roules d'Agrippa, les habitants ont dû préférable-

   (1) Voir le plan de Lyon, du temps d'Henri II, aux Archives de noire
ville.
   Ainsi que nous l'avons dit en commençai)!, une autre communication enlro
les deux rivières existait dans le quartier de la Grenelle et des Cordeliers, a
peu près vers la rue Dubois, mais bien moins large et bien moins fréquentée
que la première. La penle de la grande et de la petite rue Mercière, vers
ladite rue Dubois, semble en indiquer encore la place. Du reste, ce canal
parait avoir été comblé il y a fort longtemps.
    Quant au point de rencontre que l'on pense avoir eu lieu à la place
 des Jacobins, dans les grosses eaux seulement, nous devons croire que dès
qu'il y a eu des habitants sur cette partie de la presqu'île, ils ont fait leurs
efforts pour combattre celle tendance que les rivières avaient à se rappro-
cher, encore même de nos jours, avant les travaux de nos quais et l'exhaus-
sement de la rue Ecorche-Bceuf, de sorte que la communication n'a jamais
été entière. Mais, pour le canal du quartier d'Ainay, son existence est re-
connue, et a été prouvée par les travaux que M. Erodier, entrepreneur, a
fait exécuter pour la conslruclion de la caserne de la rue Sala. Il a trouvé,
dans la rue Sainle-Hélène, à une certaine profondeur, une partie de ce
canal ayant des dalles sur les bords. Pareillemenl, M. Ditlmar, eu fouillant
entre la rue Sainte-Hélène et la rue Sala, vis-à-vis la prison Saint-Joseph.
dans une excavation de vingt pieds de profondeur, a trouvé des pilotis
et des enrochements qui annonçaient le passage d'une ancienne branche du
Rhône en cet endroit, et qui déterminait sans doute la forme de l'île ou
delta de l'ancien confluent. C'est sur les bords de ce canal qu'on a trouvé
les restes de la fabrique de poterie anlique de Sabinus Gaiisiiis.
  Voir Artaud, Lyon souterrain, page 149, 150.