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DU TEMPLE D'AUGUSTE. 35
Rhône, a préservé de l'inondation le sol où était autrefois le
temple d'Auguste.
Ainsi, le quartier d'Alhanacum était, dans les temps an-
ciens, préservé des inondations par les canaux qui coupaient
la partie basse. D'ailleurs, par les raisons que nous avons
déjà données plus haut, les inondations, dans ces temps re-
culés, n'étaient point aussi subites et par conséquent aussi
considérables qu'aujourd'hui.
On voit, parce que nous venons de dire, qu'Ainay, dans
les temps anciens, comme de nos jours, n'a jamais été
atteint par les débordements du Rhône ni de la Saône, et
que par conséquent c'est une erreur de croire que le quartier
Saint-Pierre est le seul qui ne soit pas miné et envahi par
leurs eaux. Du reste, nous avons mesuré le même jour la
hauteur du quartier Saint-Pierre et celle de celui d'Ainay,
et nous avons trouvé le quartier Saint-Pierre à dix-sept pieds
six pouces au-dessus des basses eaux, et celui d'Ainay à seize
pieds sept pouces, onze pouces de moins. La différence, comme
on voit, n'est pas considérable, surtout si on veut bien
remarquer qu'elle n'existe pas sur tous les points du
quartier.
M. Auguste Bernard vient de nous dire que le quartier
Saint-Pierre était réellement en terre ferme, ce qui prouve
qu'il n'a aucune connaissance de nos anciens plans de Lyon,
car, il aurait vu que le quartier Saint-Pierre était au contraire
une île séparée de la terre ferme par le grand canal des
Terreaux qui, près du Rhône, avait jusqu'à 60 pieds de large.
C'est sur l'emplacement de ce canal, comblé à la fin du XVIe
siècle, que s'élève aujourd'hui l'Hôtel—de-Ville, dont les
jardins servirent plus tard pour l'établissement de la place de
la Comédie , du théâtre et des maisons situées entre les
rues Lafonl et Puils-Gaillot. Le reste forma la place des
Terreaux, et le terrain sur lequel s'élèvent les maisons qui
la bornent au couchant, ainsi que l'ancien quartier de la