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                       BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.                               341
hérésies qui l'ont troublée, avec une notion des ouvrages faits dans les Gaules
 en matière de religion : le tout lié dans un corps d'bistoire suivi. » Tel est
le plan que s'était tracé le P. Longueval : on sait avec quel succès il l'a
rempli, dans les huit premiers volumes de ['Histoire de l'Église gallicane. I.a
manière, dont il s'y prit pour atteindre ce but, a servi de modèle aux conti-
 nuateurs de son couvre ; celui qui la reprend l'a imitée avec d'autant plus
de soin qu'il avait à racheter, par l'exactitude, ce qui lui manque de talents.
Il ne craint donc pas d'ajouter après le P. Longueval. « Pour le remplir
 (ce plan), je n'ai épargné ni ma peine, ni mon temps             Persuadé que la
vérité est le principal ornement d'une histoire, et presque le seul d'une
histoire ecclésiastique, je me suis surtout appliquéà la découvrir. Pour cela, j'ai
puisé dans les sources; j'ai lu avec attention les anciens historiens, j'ai pro-
fité des découvertes des nouveaux critiques, et je n'ai rien rapporté comme
assuré, que sur des mémoires beaucoup plus dignes de foi que ceux qu'on a
pour la plupart des histoires profanes. Si je me suis trompé en plusieurs
choses, ma conscience me rend du moins ce témoignage que je n'ai point
cherché à tromper. Il ne m'est point arrivé de donner pour certain ce qui ne
m'a paru que probable, ni pour probable ce que j'ai cru n'être que douteux ;
cl quand, dans les faits contestés, j'ai pris un parti, j'ai insinué les raisons qui
m'ont déterminé à le prendre. »
    « îl est cependant quelques points, sur lesquels le nouveau continuateur
n'a pas cru devoir s'astreindre à la marche suivie par ses prédécesseurs. Au-
jourd'hui, un écrivain n'a plus la censure en perspective; il n'est pas obligé
de compter svec des opinions patronées parle pouvoir ; il n'a à considérer que
sa conscience et le contrôle de la critique. Les historiens de l'Église gallicane
n'o:it pas joui de la même liberté : on s'en aperçoit plus d'une fois. Les
mœurs actuelles donnent sur eux à leur successeur un avantage dont il pro-
filera. 11 dira la vérité tout entière et sur les choses et sur les personnes. La
religion n'a rien à perdre à celte franchise.
    « Dès l'entrée même de son œuvre il a dû faire usage de cette liberté. Le
P. Rerthier, on a dit pourquoi, s'est arrêté à la mort de Henri II, en 1S59,
e'c>l-à-dire, en face des grands événements qu'enfanta le protestantisme.
L'héritier de son œuvre est entré dans l'élude de ces faits avec l'intention de
dévoiler, de dissiper les nuages, qu'une école intéressée s'est efforcée et
s'efforce encore de répandre sur cette partie de l'histoire de l'Église de
France ; sa résolution a dû être forle, car il y avait bien à faire.
    « Pour juger les faits et les personnes, il a dû se placer au point de vue de
l'époque dont il fait l'histoire. Ce serait s'exposer à des appréciations fausses
que déjuger, d'après les idées de notre siècle, des temps où les mœurs, les