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264             INSCRIPTIONS ANTIQUES DE LYON.
Boissieu a su faire valoir et très heureusement expliquer. Le troi-
sième monument décurional présente des traces plus apparentes
encore de christianisme. Avec les Décurions, nous retrouvons
encore sur nos monuments les triumvirs et les curateurs des cités
 italiennes ; il existe même une inscription consacrée à un person-
 nage qui était à la fois préfet de la colonie, acteur public (syndic
de la Curie), Duumvir proposé au trésor et investi de la juridiction
municipale.
    Une autre inscription nous présente un curateur\ c'est-à-dire
l'édile, avec quelques-unes des attributions du censeur et du questeur.
Diverses pierres nous rappellent enfin soit des agents inférieurs de
la Curie, soit des Décurions honoraires et étrangers, et c'est par
eux que se termine la seconde partie du livre de M. de Boissieu.
    J'ai suivi presque page à page ce remarquable travail où l'auteur
et l'éditeur semblent lutler de goût, de patience et de soins. Je
n'ai pu qu'indiquer rapidement ce que renferment ces deux livrai-
sons, et, comme l'ouvrage en aura six, on comprend ce qu'il reste
encore à révéler de curieux et d'important. M. de Boissieu a cela de
très particulier qu'il ne se borne pas au Musée lapidaire du Palais-
des-Arts, mais qu'il donne toutes les inscriptions relatives à Lyon,
celles que nous ne connaissons plus que par les livres, comme celles
(jue nous avons sous les yeux. Ce sera donc sur Lyon ancien un
monument aussi complet qu'il puisse être donné à la science de
l'élever aujourd'hui.
    Nous avons fait remarquer les portions vraiment neuves de ce
travail, ce qui est proprement une découverte, une conquête, dans
l'espèce. Tel est le fruit qui résulte de l'étude des monuments lapi-
daires qu'on y apprend non seulement l'histoire, mais encore la
langue. J'ai remarqué l'acception nouvelle que M. de Boissieu a
trouvée pour le mot flamine et qui avait échappé aux savants
auteurs du Totius Latinitatis Lexicon, dictionnaire cependant
qui n'a pas moins de quatre volumes in-folio. Je trouve encore
(page 99) mœsoleum, pour mausoleum, mais ce n'est qu'une
affaire de prononciation et d'orthographe.; je trouve de plus (page
 102), Senonius, pour Senonicus, Camutœno (page 103), pour
 Camutensi ; et après ces deux mots qui manquent au Lexique