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490                  UN CHAPITRE IN1ÃŽDIT

il devait accueillir une doctrine qui était une réaction contre
l'ancienne servitude. Après des débats, qui avaient duré plus
d'un siècle, entre les corporations d'ouvriers elles négociants,
les déclamations contre le nêgociantisme ne pouvaient man-
quer de flatter ses ressentiments héréditaires. Ses longues mi-
sères le disposaient au système qui lui promettait un partage
plus équitable des avantages sociaux, et son esprit raisonneur
l'amenait à en discuter les théories. Torturé par le besoin, dans
une ville qui était à peu près en interdiction pour ses appro-
visionnements, et n'ayant pour payer des denrées rares et hors
de prix que quelques mandats des caisses patriotiques ou quel-
ques assignats, salaire discrédité et très insuffisant d'un tra-
vail opiniâtre, pouvait-il ne pas ouvrir les oreilles à ceux
qui lui disaient : « nul ne peut être condamné à mourir de
faim à côté d'un sac de blé ? » Pouvait-il ne pas écouter les ac-
cusations d'accaparement contre les détenteurs des marchan-
dises de première nécessité, quand ceux-ci, comme il était
naturel, refusaient de les livrer pour le prix ordinaire repré-
senté par un signe dont la loi était inefficace à maintenir la
valeur, ou bien cachaient ces marchandises pour ne pas être
contraints à les céder contre le signe légal? Enfin, quand,
d'une part, le gouvernement et l'administration n'avaient à
opposer aux malheurs du peuple que les applications d'une
doctrine économique inefficace ; qu'ils n'avaient à donner
que des conseils de patience et de modération contre des
maux extrêmes, ne devait-il pas accorder quelque croyance à
ceux qui accusaient le gouvernemeut de céder à la coalition
des riches et des agioteurs, et qui réclamaient une protection
plus énergique pour l'assignat, des mesures plus sévères pour
contraindre les détenteurs à garnir le marché, qui voulaient,
enfin, pour écarter les périls et les maux du présent, plus de
solidarité dans le mouvement social, plus d'accélération dans
l'action révolutionnaire?