page suivante »
34G DE LA FAUTE DE i/HOMME jamais sur ces sortes de gens, les sots, les vains, les suffisants sont des méchants. Voyez les hommes appelés devant les tri- bunaux ! Observez bien tous les hommes bruts et absurdes, soyez sûrs que ce sont les orgueilleux. Il est souvent des hommes qui n'ont été conduits à cet étal de sottise et d'indifférence que par l'éducation, et qui, de bonne foi. s'écrient dans ces termes mêmes : « Je voudrais bien résister aux passions, mais c'est plus fort que moi ! Je voudrais être très vertueux, penser très souvent à Dieu, ai- mer mes semblables autant que moi, mais je ne le puis pas !» Certes, je le crois bien qu'ils ne le peuvent pas ! A quoi ser- virait la grâce, à quoi servirait la religion, s'il était possible de s'en passer? Nous avons vu que l'aine, par son orgueil, c'est-à -dire par son manque d'amour, a interrompu l'ordre nécessaire des rapports de la créoconservalion spirituelle ; que pendant qu'elle s'est mise ainsi dans une position à perdre une partie de sa puissance, le corps vis-à -vis de la nature est resté dans l'ordre nécessaire de ses rapports de créoconservalion physique. Par ce fait, le corps ayant vu se continuer son développement, a repris par conséquent sur l'ame une suprématie qu'il ne devait point avoir. Il en résulte que si Dieu, pour ramener l'équilibre, n'envoie pas à l'ame la force qu'elle a perdu, et si l'ame ne s'empresse pas d'attirer cette force par les moyens que lui enseigne le système de la réparation, naturellement l'homme s'enfoncera de plus en plus dans la matière, et de- viendra comme la bête, pour l'esprit et pour le corps. Le terme de la chute sera l'ignorance, la concupiscence, la dou- leur et la mort. Voilà à quoi aboutit, sur la terre, le mouvement de l'aine