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                      MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.               315

     Il nous reste maintenant à examiner le système de ce der-
 nier. Il pense que l'ancienne Atlantide était formée par la
 chaîne du mont Atlas (1). Ce système paraît offrir encore plus de
 probabilités que celui de Tournefort et une conformité plus
 grande aux traditions de l'antiquité. Je vois par là une île ou
 presqu'île dans l'Atlantide, surtout en admettant la supposi-
 tion de l'auteur que le Zahara formait une mer qui entou-
 rait l'Atlas vers l'orient et le midi et se joignait peut-être à
 l'Océan vers le cap Nun. Je vois ces côtes occidentales bai-
 gnées par une autre mer qui, de la montagne d'Atlas et de
 l'île qu'elle bornait, a pris le nom d'Atlantique. Je vois son
 étendue répondre à peu près à celle que lui donne Platon.
Je la vois longer la Méditerranée, ses limites se rapprocher
 beaucoup de la Lybie, et donner à ses habitants la facilité
 d'attaquer l'Egypte et la Grèce. Mais là, cessent les rapports
avec les traditions antiques. Je ne vois pas l'Atlantide placée
par rapport à la Grèce vers les colonnes d'Hercule qu'elle ne
touchait que par sa partie la plus éloignée, et je n'y vois pas
les vestiges de cette catastrophe qui a dû la faire disparaître
en grande partie. Car ce que dit Aly-Bey (2) des terres sub-
mergées dans l'espace formé par les deux Syrtes, quoique
vrai, ne peut avoir pour cause les tremblements de terre, ni
les feux souterrains, puisqu'aucun indice volcanique ne se
trouve dans ces parages. On doit attribuer uniquement la
submersion de eette partie de la côte, à la rupture du Bos-
phore, dont nous parlerons bienlôt, rupture qui, remplissant
la Méditerranée des eaux de l'Asie centrale qu'elle a laissé
écouler, força celle mer à élever ses flots et à submerger au
loin ses rivages.
   Voilà donc exposés tous les différents systèmes qu'a enfan-
tas celte grande question de l'Atlantide, leur plus ou moins
  (i) Voyages, t . I , ch. 19.
  (•>.) Voyages, t. F, ch. 19.