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242             DE L'ENSEIGNEMENT KÉGULIEn

rail compter que sur une connaissance incomplète, fragmen-
taire, et qui ne peut dispenser d'un enseignement ultérieur,
plus régulier et plus suivi.
   L'enseignement religieux dont le Père Girard expose les
principes avec tant d'autorité et d'onction, nous a semblé
renfermer tout ce qui est essentiel pour le bonheur de l'individu
et de la société, et il serait grandement à souhaiter que ces
principes fussent généralement répandus dans toutes les clas-
ses de la population. Cependant, l'auteur annonce qu'il ne
veut point anticiper sur l'instruction religieuse proprement
dite. Nous voyons ici un nouvel écueil et un véritable danger,
si le maître de langue n'est pas en môme temps celui qui doit
donner cette instruction religieuse à l'école, ou si du moins
elle ne repose pas sur les mêmes bases et ne s'attache pas à
développer les conséquences des mêmes principes. De même
que le maître de langue suppose l'enseignement de la mère de
famille, il faut que l'instructeur religieux suppose l'un et l'au-
tre, au risque de compromettre l'édifice entier ou de couper la
plante avant qu'elle ait donné ses fruits. Nous n'ignorons pas
toutes les difficultés qui se rattachent à cet important sujet, et
nous ne serions pas surpris que ce fût la principale cause qui
s'est opposée au maintien de l'école du Père Girard à Fribourg.
Malheureusement celte cause subsiste toujours, et elle subsis-
tera encore longtemps dans tous les pays où l'instruction
 religieuse sera séparée de l'enseignement général.
    Quand on se représente que l'enseignement de la langue,
 tel que l'a conçu le Père Girard, est destiné à des élèves de
huit à douze ou treize ans, et même à des enfants qui n'ont
 pu recevoir dans la demeure paternelle qu'un développement
 assez borné, on a peine à comprendre qu'il puisse être ap-
 pliqué de manière à produire les résultats que l'auteur sem-
 ble s'en promettre. Il avoue que la plus grande partie des
 enfants n'en parcouraient guères que la moitié dans l'école